Intelligences et neurosciences

Catherine Gueguen, Apport des neurosciences affectives et sociales à l’éducation

article issu de la sketchnote de la conférence de Catherine Gueguen dessinée par sophie griffon le penher . neurosciences affectives et sociales

Sketchnote issue du cycle de conférences « Innovation en éducation » à Montpellier, mars 2020.

article issu de la sketchnote de la conférence de Catherine Gueguen dessinée par sophie griffon le penher . neurosciences affectives et sociales

Suite à la conférence « Apport des neurosciences affectives et sociales à l’éducation » donnée par Catherine Gueguen au congrès innovation en éducation de Julien Peron, on peut dire que l’éducation ne se limite pas à l’acquisition de connaissances ; elle est le catalyseur qui peut façonner l’avenir de notre société. Catherine Gueguen, avec ses recherches approfondies en neurosciences affectives et sociales, nous invite à envisager une réforme de nos pratiques éducatives. Son approche, basée sur des données scientifiques solides, révèle comment l’empathie et l’attention portée aux émotions peuvent radicalement influencer le développement intellectuel et émotionnel des jeunes. En posant la prémisse que « l’éducation peut transformer le monde », elle ne se contente pas de poser une hypothèse mais établit un constat soutenu par une abondance de recherches prouvant l’efficacité des interactions empathiques et respectueuses.

L’importance de ce paradigme émotionnel dans l’éducation transcende la simple acquisition d’une intelligence académique. Et ça vous savez bien que pour moi c’est super important ! L’empathie, la sincérité, le respect et une communication bienveillante constituent des piliers qui promettent un apprentissage transformateur et durable. Dans cet article, je vais détailler comment les enseignements de Catherine Gueguen peuvent remodeler notre approche éducative pour forger des esprits équilibrés et émotionnellement intelligents.

Intégrée dans le programme de mastermind que je propose pour les ados, cette vision transforme concrètement la vie des jeunes participants. En les équipant de stratégies basées sur la pensée visuelle et le mind mapping. Cette transformation va au-delà des murs de la classe : elle équipe les jeunes avec une confiance renouvelée et un enthousiasme pour l’apprentissage qui les prépare à devenir des leaders empathiques, capables de contribuer positivement à leur communauté. Ainsi, nous ne nous contentons pas de transmettre des connaissances, mais nous inspirons un changement qui résonne dans tous les aspects de leurs vies.

Je vous partage ici une carte mentale que j’ai réalisée : les valeurs coeurs de mon entreprise et de mes accompagnements.

carte mentale des valeurs coeurs de mon entreprise, sophie griffon le penher

La base de l’éducation empathique

Au cœur de l’approche pédagogique préconisée par Catherine Gueguen se trouve la relation empathique, cette connexion privilégiée entre enseignant et élève qui va bien au-delà de la transmission traditionnelle du savoir. C’est une relation teintée de sincérité, d’absence de jugement, de respect et d’amour, qui ouvre les portes à un respect mutuel et à une compréhension profonde.

La sincérité et le respect : les fondations de la confiance

La sincérité et le respect sont les fondations sur lesquelles repose la confiance entre l’enseignant et l’élève. Lorsqu’un enseignant fait preuve de sincérité, il communique non seulement avec ses mots, mais avec son être tout entier. Les élèves, particulièrement sensibles à l’authenticité, répondent à cette authenticité avec un engagement plus profond dans leur apprentissage. De même, le respect mutuel crée un environnement sécurisant où l’élève se sent valorisé et écouté.

L’écoute et la communication : clés de la compréhension mutuelle

L’écoute active est un élément vital qui permet à l’enseignant de véritablement comprendre et de répondre aux besoins émotionnels de ses élèves. Cela va au-delà de la simple réception auditive pour embrasser une écoute empathique qui capte les émotions et les non-dits. Cette écoute est complétée par une communication claire et bienveillante, qui n’impose pas mais qui guide et qui encourage l’élève à s’exprimer et à explorer.

écouter pour apprendre entendre et dire l'important et chercher les bonnes raisons sophie griffon le penher ligne de conduite

Construire ensemble : la dynamique du partage

L’enseignement empathique promu par Catherine Gueguen est un processus bidirectionnel où enseignant et élève co-construisent le savoir. Cette dynamique de partage encourage l’élève à prendre part activement à son éducation, transformant chaque leçon en une opportunité de croissance partagée.

C’est la raison pour laquelle je créer la journée de la pensée visuelle à l’école (inscrivez-vous)! Que le savoir soit co-construit et d’apporter des outils de communications importantes !

Développement émotionnel de l’enfant : au-delà du cognitif

Le développement de l’enfant ne se limite pas à son intellect ; il englobe également sa capacité à ressentir, à comprendre et à exprimer ses émotions. Une relation empathique aide l’élève à mieux se connaître et à naviguer dans l’univers complexe de ses émotions. Ce faisant, l’enseignant ne nourrit pas seulement l’intellect de l’élève, mais aussi son cœur et son âme, équipant l’enfant pour la vie bien au-delà de la salle de classe.

L’éducation empathique n’est pas un luxe mais une nécessité qui façonne non seulement des apprenants compétents, mais aussi des êtres humains épanouis. En intégrant ces principes dans le cadre du mastermind pour jeunes, j’offre aux participants des clés pour un développement personnel, préparant le terrain pour une génération future innovante, créative et profondément humaine.


Le Rôle des Émotions dans l’Apprentissage

Les travaux de Catherine Gueguen nous éclairent sur une vérité souvent négligée en éducation : les émotions ne sont pas un obstacle au raisonnement, mais un composant essentiel de la cognition humaine. Cette perspective est corroborée par les recherches de neuroscientifiques comme Antonio Damasio (1), qui a mis en lumière le lien indissociable entre émotion et raison.

Les émotions comme pilier de l’intelligence

La théorie de Damasio suggère que les émotions ne sont pas le contrepoint de la logique mais son partenaire. Elles orientent nos décisions et jouent un rôle dans la résolution de problèmes complexes. Reconnaître l’importance des émotions dans l’apprentissage conduit à une pédagogie qui embrasse pleinement la nature humaine de l’élève, facilitant un apprentissage qui est à la fois plus profond et plus significatif.

L’émotionnel au service de l’éthique et de la morale

La pédagogie de Gueguen souligne aussi que les émotions influencent le sens éthique et la morale. En apprenant à identifier et à gérer leurs émotions, les élèves développent une conscience morale plus affinée et une capacité à prendre des décisions éthiques. Cela forge non seulement des apprenants réfléchis, mais aussi des citoyens responsables.

La reconnaissance de soi et de l’autre

Comprendre ses propres émotions est un premier pas vers l’empathie. Les travaux de Gueguen encouragent les élèves à reconnaître et à valider leurs sentiments, ainsi qu’à être sensibles à ceux des autres. Cette reconnaissance mutuelle favorise une salle de classe où la coopération et le soutien mutuel prospèrent, formant une communauté d’apprenants soudée et solidaire.

En définitive, l’intégration de la compréhension émotionnelle dans les méthodes d’enseignement ne fait pas que transformer l’expérience éducative ; elle prépare les élèves à grandir avec sagesse et compassion dans le monde complexe qui les entoure. En appliquant ces principes au mastermind pour jeunes, j’équipe les élèves des compétences nécessaires pour exceller non seulement dans leur parcours académique, mais aussi dans leur vie personnelle et sociale, où l’intelligence émotionnelle s’avère être un atout inestimable.

Les effets biologiques des émotions

La science moderne nous apprend que les émotions ne sont pas simplement des phénomènes psychologiques, mais qu’elles ont des conséquences biologiques directes qui affectent notre bien-être et nos capacités d’apprentissage. Catherine Gueguen met en lumière l’impact des hormones telles que le cortisol et l’adrénaline, produites en réponse au stress, et comment elles contrastent avec des hormones liées à des émotions positives, comme l’ocytocine et la dopamine.

voici la conférence dessinée d’Élisabeth Grimaud ! Son tedx est hyper intéressant : Beau , bien, programmez votre cerveau pour le bonheur :

Le stress et l’apprentissage : une relation complexée

Le cortisol, souvent libéré lors de situations stressantes, peut inhiber la formation de nouveaux souvenirs et limiter l’accès aux souvenirs existants. Il est donc impératif de créer un environnement d’apprentissage où le stress est minimisé, permettant ainsi au cerveau de l’enfant de fonctionner de manière optimale. Les approches empathiques en éducation visent précisément à réduire la pression et à favoriser la sécurité émotionnelle nécessaire pour un apprentissage efficace.

Par exemple, Il est tout à fait naturel que votre enfant ressente du stress face à sa feuille d’examen, car réussir est important pour lui. L’objectif est d’atténuer ce stress dès ses premiers signes. Comment y parvenir ? En abordant d’abord les questions qui lui semblent les plus aisées, votre enfant commence à gagner en confiance et son cerveau retrouve son fonctionnement optimal. Cette stratégie lui permet ensuite de s’attaquer aux questions plus complexes avec toutes les capacités cognitives à sa disposition, car il a réactivé l’accès à l’ensemble des zones cérébrales nécessaires.

L’empathie : une voie vers la chimie positive du cerveau

À l’opposé, l’ocytocine et la dopamine sont associées au renforcement des relations sociales, à la confiance et au plaisir. Ces « molécules du bonheur » sont stimulées par des interactions positives, comme celles encouragées dans une pédagogie empathique. Lorsqu’un élève se sent soutenu et compris, son cerveau libère ces substances, facilitant l’apprentissage et la rétention d’informations.

L’éducation bienveillante et les neurosciences

Les découvertes en neurosciences offrent une validation scientifique aux méthodes d’éducation bienveillante. Elles soulignent la nécessité d’un environnement éducatif qui favorise la curiosité naturelle et la joie d’apprendre, plutôt qu’un environnement axé sur la critique et la compétition.

Les implications de ces découvertes pour l’éducation sont claires : pour permettre aux jeunes de développer pleinement leur potentiel, nous devons être attentifs aux émotions qu’ils vivent et à l’environnement dans lequel ils apprennent. En intégrant ces connaissances dans les sessions de mastermind ado, nous pouvons aider les jeunes à gérer le stress et à transformer l’apprentissage en une expérience positive et enrichissante, jetant les bases d’un développement cognitif et émotionnel solide.


La science derrière l’empathie

La vision de Catherine Gueguen sur l’éducation est étayée par les recherches contemporaines qui mettent en évidence le rôle crucial de l’empathie dans le développement des enfants. Des scientifiques tels que Allan Schore (1) et d’autres ont apporté des preuves convaincantes de la manière dont le cerveau réagit à l’empathie et façonne nos capacités à interagir socialement.

La biologie de l’empathie

Allan Schore, en particulier, a souligné l’importance du cortex orbito-frontal dans le développement de la capacité empathique. Cette région du cerveau joue un rôle dans le traitement des émotions et est cruciale dans la prise de décision et les interactions sociales. Un environnement empathique et soutenant, particulièrement dans les premières années de vie, est essentiel pour le développement sain de cette partie du cerveau.

Le cortex préfrontal et les compétences sociales

Le cortex préfrontal mature plus lentement que d’autres régions du cerveau, et son développement est étroitement lié à la qualité des expériences sociales et émotionnelles vécues par l’enfant. Les interactions positives, empreintes de compréhension et de soin, permettent non seulement d’accroître la résilience émotionnelle des enfants, mais aussi de les doter de compétences sociales plus riches et plus nuancées.

Éducation empathique et prise de décision

Le cerveau de l’enfant, lorsqu’il est nourri par l’empathie, est plus apte à engager des réflexions complexes et à prendre des décisions réfléchies. Cela est particulièrement vrai lorsque les enfants sont confrontés à des dilemmes moraux ou éthiques ; l’empathie leur permet de considérer les perspectives multiples et de choisir des actions qui profitent non seulement à eux-mêmes mais aussi aux autres.

En comprenant le rôle de l’empathie du point de vue neuroscientifique, nous sommes mieux équipés pour construire des stratégies éducatives qui favorisent un développement global. En intégrant ces principes dans le mastermind pour les jeunes, je cultive non seulement leur intelligence émotionnelle, mais aussi leur capacité à interagir avec le monde d’une manière bienveillante et réfléchie, préparant ainsi la voie à une société plus cohésive et compatissante.

Sophie le penher - dessin de la citation d'antonio marchado -

Application pratique dans l’éducation

La théorie et la science nous offrent des perspectives précieuses, mais c’est dans leur application pratique que la transformation de l’éducation prend forme. Catherine Gueguen souligne l’importance de transposer les connaissances des neurosciences affectives et sociales dans des pratiques pédagogiques tangibles, bénéfiques pour l’épanouissement des élèves.

Développement des compétences socio-émotionnelles

La pratique de l’éducation empathique commence par le développement ciblé de compétences socio-émotionnelles chez les élèves. Cela implique l’enseignement et la pratique de l’autorégulation, de la conscience de soi, de la conscience sociale, des compétences relationnelles, et de la prise de décision responsable. Ces compétences sont des piliers pour construire des individus résilients et aptes à la collaboration.

La communication non-violente (CNV) en classe

La CNV, ou communication non-violente, est un autre outil essentiel. Cette méthode de communication encourage les élèves et les enseignants à exprimer ouvertement et honnêtement leurs sentiments et besoins tout en respectant ceux des autres. L’utilisation de la CNV en classe favorise un environnement où le conflit devient une opportunité de connexion et d’apprentissage mutuel.

L’empathie en action : cas pratiques

Des cas pratiques et des simulations peuvent être utilisés pour aider les élèves à comprendre comment et pourquoi intégrer l’empathie dans leurs interactions quotidiennes. En apprenant à reconnaître leurs propres émotions et celles des autres, les élèves développent une capacité à répondre aux situations avec compassion et intelligence.

En fin de compte, intégrer ces outils et méthodes dans notre enseignement prépare les jeunes à affronter le monde de manière plus équilibrée et harmonieuse. Cette transformation ne s’arrête pas aux portes de la salle de classe ; elle s’étend à chaque interaction et décision, tissant la toile d’un avenir plus conscient et connecté.

Conclusion

En parcourant le chemin tracé par Catherine Gueguen et les nombreux scientifiques qui se sont penchés sur les intrications entre émotions et apprentissage, nous avons découvert que l’éducation peut, et devrait, être une expérience qui engage non seulement l’intellect, mais aussi le cœur. La confluence des neurosciences et de la pédagogie bienveillante offre un cadre où l’empathie, la communication et la compréhension mutuelle ne sont pas de vagues idéaux mais des pratiques concrètes qui peuvent transformer profondément l’éducation.

Nous avons vu l’importance de la sincérité et du respect, qui établissent la confiance et la sécurité essentielles à l’apprentissage. Nous avons compris que nos émotions sont des guides indispensables dans la formation de notre éthique et de notre intellect. Nous avons exploré l’impact biologique des émotions et comment un environnement positif peut nourrir le cerveau en développement. Nous avons également reconnu l’importance du développement de l’empathie et de la communication non-violente comme moyens de créer des expériences éducatives enrichissantes.

L’éducation, lorsqu’elle est imprégnée d’une compréhension profonde des neurosciences et des émotions, ne se contente pas de remplir les esprits ; elle les éclaire. Elle transforme les individus, qui à leur tour, ont le pouvoir de transformer la société. C’est avec une telle vision que nous pouvons espérer non seulement éduquer mais aussi élever la prochaine génération. Et c’est par cette mission que nous, éducateurs, parents et mentors, pouvons véritablement dire que nous contribuons à transformer le monde.

J’espère que cet article vous aura plu 🙂

pensez à laisser un commentaire !

prenez bien soin de vous et votre famille

sophie

(1) Travaux d’Antonio Damasio

(2) https://www.allanschore.com/

6 thoughts on “Catherine Gueguen, Apport des neurosciences affectives et sociales à l’éducation

  1. Claire dit :

    Merci pour cet article hyper complet et qui ouvre un champ des possibles auquel j’aspire expressément. Avec un apprentissage co constructif dans le plaisir, la bienveillance et la curiosité, notre monde serai encore plus riches. Des talents incroyables et audacieux trouveraient leur place beaucoup plus aisément.

    1. SoF de GraphiquEasy dit :

      Merci Claire 🙂 Merci pour vos mots qui résonnent profondément avec mes convictions. Vous avez parfaitement capté l’essence de ce que nous devrions aspirer à devenir. Merci d’avoir partagé vos aspirations !

  2. Caroline dit :

    Intégrer ces principes pourrait transformer significativement la formation des enseignants et le développement émotionnel des élèves. Merci pour cet article inspirant !

    1. SoF de GraphiquEasy dit :

      Tout à fait, merci pour votre message Caroline. Prendre soin des émotions des enseignants et des élèves, pour plus de joie dans la classe 🙂

  3. Jackie dit :

    Se préoccuper du bien être des élèves devrait être la priorité des enseignants car ils ont une lourde responsabilité. Un exemple personnel : J’adore le français et l’histoire grâce à des professeurs qui m’ont montré que j’avais de la valeur. J’ai détesté les maths « grâce » à un professeur qui me rabaissait. Je sais que notre époque doit être compliquée pour les enseignants…

    1. SoF de GraphiquEasy dit :

      Merci pour votre message Jackie. Oui, c’est un combo tellement indispensable et en même temps tellement évident ! Je suis tout à fait d’accord, les enseignants sont dans une position complexe entre l’éducation nationale qui diminue les budgets et l’époque qui se complexifie… La façon dont on regarde les enfants est hyper importante pour leur donner le goût et l’envie d’apprendre ! Comme vous l’indiquez justement, nous avons tous un parcours avec nos enseignants : soit on est mis en valeur soit on est écrasé de reproche… et ça donne la couleur des résultats ! Les enfants ont du talent 🙂

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